Aujourd’hui, le premier article invité de Marre du Boulot.Com! Stéphane Renard est polytechnicien et cadre-chercheur dans une grande entreprise pharmaceutique. Il vit lui-même une situation de bouleversement important dans cette entreprise et a ainsi été amené à réfléchir à la notion de changement, afin d’aider ses collaborateurs et lui-même à l’accepter, voir à tirer partie de ce changement. Il nous propose gracieusement le fruit de ses réflexions. Beaucoup d’entre vous se reconnaîtront sans doute dans les situations évoquées ci-dessous. J’espère que ces réflexions vous aideront …
Accepter le changement
Le changement fait souvent peur.
Changer de carrière, changer de vie, changer de patron, changer de type d’activité (salarié -> entrepreneur)…
Ce qu’on voit en premier dans le changement, c’est ce qu’on risque de perdre, même si les chances de gagner quelque chose sont tout aussi significatives. Même si ma situation actuelle n’est pas à mon goût, j’ai peur que le changement se traduise par quelque chose de pire. Et plus ma situation est mauvaise, plus je serai pessimiste face au changement, alors que dans bien des cas j’ai tout à y gagner.
Le changement, c’est d’abord et avant tout une série d’opportunités. En analysant bien la situation future, je serai en mesure de comprendre tout ce que je peux gagner au changement : des responsabilités supplémentaires, une liberté de manœuvre, plus de moyens, de nouveaux interlocuteurs… Quelques soient les leviers que je peux anticiper avec le changement, il y en a un qui surpasse tous les autres : je sors du statu-quo actuel, où j’avais tendance à ronronner, pour rencontrer de nouveaux défis qui me donneront envie de me dépasser. Bref, c’est une opportunité de réveiller la créativité qui est en moi…
Comment résoudre sa peur du changement ?
Bien sûr, il est toujours possible de voir le changement comme un risque ou une menace. Si vous avez le choix de changer ou pas, commencez par dessiner un tableau en 4 parties. A gauche, les forces de la nouvelle position, puis les opportunités. A droite, les faiblesses, puis les menaces. Mettre cela au clair vous aidera à prendre votre décision, peut être avec l’aide d’un regard extérieur. Les opportunités sont la partie clé de ce tableau : il s’agit de tout ce que vous pouvez potentiellement gagner si vous gérez bien le changement !
Exemple I de tableau d’analyse :
j’étais salarié, je deviens indépendant
FORCES | FAIBLESSES |
Je deviens mon propre patron, je ne supportais plus mon manque d’autonomie. J’ai des idées pour que mon activité soit réellement originale j’ai un bon réseau, je sais que j’aurai vite des clients | je n’y connais rien en comptabilité Les locaux professionnels sont chers dans le quartier ou je veux m’implanter |
OPPORTUNITES | MENACES |
Mon entreprise me propose une grosse prime pour essaimer. Je connais quelqu’un qui est prêt à s’associer avec moi
| La conjecture économique est difficile La fiscalité risque de changer
|
Si vous n’avez pas le choix, dites-vous bien que ça n’arrangera rien de camper sur ses positions.
Certes en France, nous avons la potion magique qui permet au petit village d’Astérix de résister indéfiniment à l’occupant romain. Soit, mais n’oublions pas qu’Astérix en profite pour voyager et parcourir le monde, ce n’est certainement pas aussi drôle pour ceux qui restent au village. Non, il faut aller de l’avant et anticiper le meilleur du changement.
Il vous reste surement à remplir le même tableau forces/opportunités contre faiblesses/menaces, et de trouver le moyen de s’appuyer sur les premières tout en minimisant les secondes : trouver le meilleur dans ce qui reste encore à définir !
Exemple II de tableau d’analyse : mon entreprise déménage, je suis obligé de suivre
FORCES | FAIBLESSES |
Le nouvel environnement sera très porteur pour mon activité, j’aurai plus de soutien technique et plus d’interlocuteurs. | Mon conjoint aussi doit trouver un emploi là bas Certains des collègues avec des compétences indispensables ne pourront pas suivre
|
.OPPORTUNITÉS | MENACES |
Je peux négocier pour avoir des responsabilités différentes. L’entreprise me propose une aide pour déménager, et je pourrai débloquer des crédits pour acheter une maison plus grande
| Je ne sens pas trop le nouveau patron. |
Pistes pour résoudre le dilemne:
Et si on cherchait des opportunités pour elle ? Et si on recrutait des remplaçants plus motivés ?. Et si j’essayais de voir ce que vaut vraiment le nouveau patron?
Plusieurs facteurs vous aideront à adhérer au changement :
• Vous sentir compétent par rapport aux futures missions : changer c’est avoir l’opportunité de redéfinir votre périmètre de responsabilité, d’obtenir des formations, d’apprendre de nouvelles expertises…
• Vous sentir autonome : bien adapter votre future activité à vos propres compétences et à votre autonomie, c’est la garantie de partir en confiance et avec des choses intéressantes à faire. Aujourd’hui, il y a tellement d’activités qui peuvent être sous traitées efficacement que vous pouvez garder ce sur quoi vous êtes le meilleur.
• Vous sentir partie prenante, avoir une appartenance au futur projet : en vous impliquant dans le montage ou le déroulement du projet de changement, il devient votre. Vous en êtes un acteur, c’est en partie votre œuvre, vous en êtes fier, vous avez envie d’aller de l’avant.
Quelques exemples pour prendre les choses du bon côté:
• dorénavant je vais avoir des interlocuteurs étrangers dans mon boulot -> je vais avoir l’opportunité de maitriser une langue étrangère
• je vais être à mon compte -> liberté, esprit entrepreneurial, gout de l’aventure
• je vais changer de patron -> opportunité de montrer mes compétences et de partir sur de très bonnes bases
• Le domaine où j’avais l’exclusivité s’est ouvert à la concurrence -> voilà qui me pousse à me diversifier ou à mieux faire connaitre mon activité .
Conclusions: Une bonne analyse du changement vous révèlera toujours des opportunités à saisir et vous permettra toujours d’anticiper les difficultés, et de mieux les vivre. Etre attentiste, c’est subir le changement, voire être le vilain petit canard qui résiste inutilement. Etre proactif, c’est utiliser le changement pour progresser !
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